Anick Langelier

Anick Langelier est une jeune artiste autodidacte et intuitive de 37 ans qui vit et travaille à Montréal.

Née en juillet 1981, elle a commencé à peindre dès l’âge de 16 ans, poussée par les voix qui l’habitent! Sa première motivation lui vient d’abord de la forte impression que laissent sur elle certains grands maîtres classiques, impressionnistes, cubistes et surréalistes. Très tôt elle les pastiche et imprime sur leurs thèmes, sa signature personnelle.

Elle expose peu. Quelques événements autoproduits à Montréal au Belgo en 2005 ou chez Arte Bella en 2009. En 2011, elle est repérée par La Galerie des Nanas de Danville, Québec, un espace dédié à l’art brut et insubordonné au féminin. Longtemps peinée par son incapacité à lier sa démarche à quelque mouvement que ce soit, elle découvre progressivement son affiliation avec les artistes bruts. Anick a produit un corpus de plus de 250 tableaux jusqu’ici entassés dans le modeste appartement de quatre pièces de son père à Montréal. Elle ne possède pas d’atelier, peint dans une chambre à coucher.

La Galerie des Nanas a présenté un premier solo du travail d’Anick Langelier en novembre 2012. La galerie présentait le travail de Anick à Lyon lors de la cinquième Biennale Internationale d’Art-Hors-Les-Normes, en septembre et octobre 2013. C’est une œuvre d’Anick qui illustrait le catalogue et les outils de communication de cet événement – son «Autre autoportrait à l’oreille bandée», inspiré de l’oeuvre de Van Gogh. En octobre-novembre 2014, Anick Langelier fera l’objet d’une exposition monographique « Consolation » à l’Espace 34 de Genève.

Depuis Arthur Villeneuve, le Québec n’avait pas produit une artiste intuitive du calibre d’Anick Langelier. Elle vit littéralement pour son art et en est obsédée. Son corpus est extraordinaire. Constitué de mises en scènes délirantes, on y croise plein de personnages, parfois amoureux, parfois carrément diaboliques. Une partie de son répertoire est composé de relectures libres et hallucinantes de chef-d’oeuvres tels “Le Cri” de Munch, “Tres De Mayo” de Goya ou encore “L’Angelus du soir” de Jean-François Millet.

Une oeuvre par semaine, le jeudi, jour de la semaine qu’elle attend toujours avec impatience.

Rendre visible l’invisible… dans la peinture d’Anick Langelier
Par André Seleanu, critique d’art

Montréal, 13-12-2013

Anick Langelier crée des univers hallucinants de couleur avec des perspectives à vol d’oiseau sur ses mondes parallèles. En fait elle semble peindre une réalité chamanique d’âmes : anges, démons, lutins, chimères, j’en passe. Anick dit qu’elle peint Dieu, et moi je comprends qu’il s’agit d’un principe, d’une volonté englobante qui réunit toutes les spiritualités partielles. En regardant ses toiles, il devient évident qu’elle a une connaissance étendue de l’imaginaire pictural, qu’elle reprend à sa manière. On voit des clins d’œil à l’expressionnisme puissamment chromatique de Kokoschka, à la fébrilité des activités paysannes des vues villageoises de Breughel, même à la sensualité sinueuse de l’Art nouveau, aux mondes ineffables et flottants au milieu des airs de Chagall, et surtout au sourire bon enfant du Douanier Rousseau. Selon les classiques de la peinture chinoise et Wassily Kandinsky dans Du spirituel dans l’art, le but de l’artiste doit être de rendre visible l’invisible. Eh bien, Anick Langelier le fait : elle nous fait apercevoir des myriades d’esprits, exprimant des émotions qui se manifestent à l’intérieur de toute une gamme affective entre la joie et la terreur. Elle le fait à travers le dessin baroque, voire tourmenté, et un chromatisme faisant une large place aux couleurs primaires.

Chez Anick Langelier, « la causalité n’est ni spatiale, ni située dans les choses », pour reprendre l’heureuse expression du psychologue de l’enfance Jean Piaget. (1) Certainement Anick Langelier n’a pas emprunté la voie des styles reconnus pour s’exprimer.

La liberté d’imaginer les choses différemment inscrit Anick Langelier dans le sillage du grand peintre surréaliste populaire québécois Arthur Villeneuve, en puisant dans un univers imaginaire apparenté à celui du peintre de Chicoutimi, en allant plus loin : en rendant visible, manifeste un registre spirituel jamais vu auparavant. Langelier a engendré un nouveau monde pictural soutenu par beaucoup de courage et de cohérence.

(1) Jean Piaget La construction du réel chez l’enfant. Neuchâtel, Delachaux et Niéstlé, 1963 p. 307-309

Expositions personnelles 

2018
Galerie Robert Poulin, Montréal (Québec). Canada

2014
Consolation : Espace 34, Genève. Suisse

2012
Galerie des Nanas, Danville (Québec). Canada

2009
`Galerie Arte Bella, Montréal (Québec). Canada

Expositions collectives

2018
Outsider Art Fair Paris, Galerie Claire Corcia, Paris, France
Tribu 323 : Galerie Claire Corcia, Paris, France
Singuliers Pluriels II : Galerie Robert Poulin, Montréal (Québec). Canada
Papier18 : (Galerie Robert Poulin)
Foire d’art contemporain d’œuvres sur papier, Montréal (Québec). Canada

2017
Marginaux et francs-tireurs : Maison de la culture Frontenac, Montréal (Québec). Canada
Attention, état brut : Chapelle du Bon Pasteur, Montréal (Québec). Canada

2015
Langelier et Raak : Galerie des Nanas et Galerie Polysémie @ Studio B&B, Paris. France

2013
5e Biennale Internationale d’Art Hors-les-Normes : (BHLN5) Lyon, France