Caroline Veith

Née au Havre en 1958. En 1982, Caroline Veith est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art (ENSAAMA).

Participation en 2007 et 2008 au Salon d’Art Contemporain de Montrouge

Edition d’une Estampe en 2009 par la Gravure Originale

Prix Art Hebdo Médias en 2016 – Salon Réalités Nouvelles

Lauréate en 2021 de la 11ème Triennale Mondiale de l’Estampe – Chamalières

Commande d’une gravure Atelier du livre d’Art et de l’Estampe pour l’Imprimerie Nationale. Novembre 2021

L’IMMENSE MARQUETERIE DU RÉEL (EXTRAIT)

Caroline Veith, aujourd’hui, développe une manière tout à fait singulière de mettre en relation divers aspects du monde. Certaines œuvres, de petite taille en général, mettent en scène des rencontres entre deux ou trois personnages, d’autres, de plus grande taille, mettent en scène des personnages plus nombreux. Dans les deux cas, chacun est proche de l’autre et semble pourtant vivre dans un monde où il est seul.

Ici, tout passe par le papier, surtout lorsque, traversé de lumière en étant devenu papier-calque, il offre la possibilité de déployer des strates qui sinon resteraient invisibles. La puissance du papier tient à ce qu’il peut résister à tout, au temps long de l’histoire, comme au temps court et violent des gestes humains. Car le papier, on peut et on doit le gratter, le creuser, le plier, le tordre, le déplier, on doit tout faire afin de libérer le souffle dont il est le dépositaire. Le papier est le vêtement du rêve.

Un nouveau travail sur papier-calque donne à ses œuvres une ampleur inédite. Là, le plus souvent, pas de couleur, mais un réseau de lignes d’épaisseurs variées, d’encres différentes, signalant des fonctions diverses : former un visage, indiquer une direction, engendrer une fleur, découper une main, recouvrir un souvenir, dessiner un fragment de carte, extirper un détail de la mémoire, en noyer un autre dans une tache sombre, soulever un bras articulé, contraindre une force à se tenir tranquille, saturer l’espace, connecter une arme à un bout d’espoir, ouvrir une route, faire basculer une montagne, ensevelir la douleur.

À travers un jeu de surfaces « invisibles » sur lesquelles habitent les divers éléments qui composent l’oeuvre, Caroline Veith fait de son trait le vecteur d’un trouble. C’est lui qui confère à sa création une puissance proprement magique.

JEAN-LOUIS POITEVIN : ÉCRIVAIN,CRITIQUE D’ART.

« Les dessins de Caroline Veith sont dans un entre-deux, en un lieu étrange où abstraction et figuration, art savant et expression populaire, street art et dessin sur le motif, sérieux et caricature, avant-garde et régression, perspective et planéité…se rencontrent et s’hybrident. Quelque peu moqueuse, l’artiste se pose en observatrice critique et amusée de notre humanité, de la jungle humaine. Elle procède en mettant en relation des aspects de notre monde qui n’auraient, sans elle, aucune chance de se rencontrer. Stratification, juxtaposition et interpénétration des formes sont les opérations élémentaires qui lui permettent de reconstruire un espace saturé dans lequel la proximité physique est synonyme d’isolement mental et psychique. Son trait se mue alors en scalpel acéré, disséquant nos habitudes, gestes et travers, suscitant chez le spectateur un trouble qui l’oblige à s’interroger sur son identité, sur ses comportements ».
Texte de Louis Doucet

PARCOURS

2022
Les herbes folles, Galerie Claire Corcia, Paris 75003

2020
Vagabonde, Galerie Claire Corcia, Paris

2018
Il est temps…, Orangerie, Cachan
Tribu 323, Galerie Claire Corcia, Paris 75003
Ddessin Paris, Salon du dessin contemporain, Galerie Claire Corcia
Lausanne Art Fair, Suisse, Galerie Claire Corcia
Dessins Cahier #1 Espace d’art Chaillioux, Fresnes
Salon Réalités Nouvelles, Paris
ETR Balistic Impressions, Sceaux
Centre Hospitalier Paul Guiraud, Villejuif

2017
Incognito, Galerie Claire Corcia, Paris 75003

2016
Prix Arts Hebdo Médias, Salon Réalités Nouvelles, Paris
Dreamers, Galerie Claire Corcia, Paris 75003
Biennale d’art contemporain, Cachan

2015
Jungle, Galerie Claire Corcia, Paris 75003

2014
Automatic, nouvel accrochage, Galerie Claire Corcia, Paris 75003

2013
Foire ART O’CLOCK, Cnit La Défense
Exposition « Automatic », Galerie Claire Corcia – PARIS 75003
Réalités Nouvelles
Journée de l’estampe contemporaine-Paris
Triennale de l’estampe contemporaine -Toulouse -Estampadura

2012
Exposition « Folie douce », Galerie Claire Corcia – PARIS 75003

2011
Exposition Galerie Œil du Huit – PARIS 75009 (Lauréate 2010).
Mairie du Vème arrondissement – PARIS – Journée de la femme
Carré des Coignard – NOGENT SUR MARNE
Salon Réalités Nouvelles – PARIS 75012
Journée de l’Estampe Contemporaine – 75006 PARIS
Parution ARTENSION N°106 « Au secours ! Le dessin revient »
Parution « Les Nouvelles de l’Estampe » N°235

2010
Sélection pour l’Artothèque « Pôle Art » – GAP 05000.
Biennale d’Art Contemporain – NOGENT SUR MARNE 94130 (Premier Prix Peinture)
Atelier Portes Ouvertes, Chemins d’Art – CACHAN 94230.
« L’Art est Ludique » – Biennale de CACHAN 94240
2eme Nuit de l’Estampe – Place Saint-Sulpice – PARIS 75006
Ombre et Lumière – Centre des Amandiers – PARIS 75020
Salon Réalités Nouvelles – PARIS 75012

2009
Sélection pour « La Gravure Originale », 40ème anniversaire – PARIS 75006
F.A.E. Galerie l’Atelier – 92100 BOULOGNE – Revue Art Scènes N°21
Galerie Anne CROS – PEZENAS 34120
Salon Réalités Nouvelles – PARIS 75012
« L’Art me livre de l’Aventure ». Bibliothèque Municipale de FRESNES 94260.

2008
MAC 2000, Manifestation d’Art Contemporain
Salon d’Art Contemporain de MONTROUGE 92120
Exposition « Prises de Têtes » – Orangerie de CACHAN 94230
Biennale de CACHAN 94230
Salon Réalités Nouvelles – PARIS 75012
Parution BIBLE ART SINGULIER N° 2.

2007
Salon d’Art Contemporain de MONTROUGE 92120
Salon Réalités Nouvelles – PARIS 75012.

2006
MAC 2000, Manifestation d’Art Contemporain
Exposition personnelle, Animathèque de SCEAUX 92330
« Réalités et Utopies des Paysages » – Biennale de CACHAN 94230
Salon Réalités Nouvelles – PARIS 75012.

2005
MAC 2000, Manifestation d’Art Contemporain
« Rencontre Improvisible » avec l’EDIM – Orangerie de CACHAN 94230
Salon Réalités Nouvelles – PARIS 75012
Parution Revue Art Scènes N° 17
Exposition personnelle, Artothèque « Plain’Art » CACHAN 94230

2004
Lauréate du Prix Artistique de l’ENS de CACHAN
(Acquisition de l’œuvre par la Ville).
Exposition personnelle – Galerie MOBO, PARIS 75014.

2003
Exposition personnelle : Galerie du Théâtre – CACHAN 94230.

EXPOSITIONS

LES HERBES FOLLES

« Les herbes folles me prennent la tête.

Des sortes de tiges florales se sont mises à pousser, à embrouiller ma mémoire de rêves botaniques où s’entrecroisent tous les noms les plus savants de fleurs parfois empoisonneuses, carnivores, séductrices par leurs couleurs flamboyantes et même un peu folles…

Elles grimpent tout autour de mon atelier, enlacent même jusqu’à l’étouffer la frêle vigne vierge.

J’ai du mal à respirer.

Angoisse de me perdre à nouveau dans les méandres sombres d’un mauvais scénario ? La terre brûle là-haut dans les montagnes. Je suis sans voix. Le torrent de la Rosière est à sec.

Retour à l’atelier.

Je m’arme de deux grands calques superposés pour fixer ces herbes folles à jamais dans ma mémoire.

Mais on m’attend pour un autre voyage :

« Masaka, la nuit des chasseurs » : Je taille alors la route à l’eau forte sur des petites plaques de cuivre, puis imprime sur de beaux papiers Hahnemühle trois nouvelles estampes. Elles deviendront la colonne vertébrale de ma nouvelle exposition.

Plus d’herbes folles, mais de la mauvaise graine, du sable à l’infini, des traversées impossibles dans les mers du Sud.

Savez-vous ce qu’on fait à Masaka ?

On y fait de l’or vert : on va chercher dans les campagnes de l’Ouganda des gamins suffisamment robustes pour attraper la nuit les fameuses sauterelles.

Ces jeunes garçons se brûlent les yeux pour gagner une misère.

Il fait déjà nuit, une nuit couleur d’encre de Chine, d’un noir profond.

Je traverse à grands pas la Cité Jardin.

Pas de pleine lune ce soir sur ma banlieue. »   Caroline VEITH   Cachan, le 30 septembre 2022

DREAMERS
« Créer, partager, rêver, disparaître et désobéir à l’organisation du monde en marche. » – Caroline Veith, septembre 2016

« Les œuvres de Caroline Veith nous renvoient à la « jungle » de Calais. C’est un dessein, pas une illustration ; plutôt l’expression d’une détermination, d’un désir inachevé. Le rêve éveillé d’une traversée avec sa dose d’utopie, de mystère et d’angoisse. Celle d’un cheminement, jalonné par les regards hallucinés, curieux et tourmentés des personnages qui en composent le dessin, le fil d’Arianne. « C’est l’idée du mouvement qui nous relie à la liberté », dit Caroline Veith. Il y a 30 ans, elle a choisi le trait pour s’exprimer et, bien souvent, en faire jaillir sa colère face à l’injustice et l’oppression. « Ce sont toujours les mêmes préoccupations qui m’animent : l’air du temps, la comédie humaine. » Et le chaos du monde n’a pas fini de permettre à l’artiste de transcender ses sentiments par le dessin, la couleur, l’ironie et l’humour, l’ensemble mis au service d’une œuvre en action. » Véronique Godé, Arts Hebdo Médias, octobre 2016.

« J’aime les outils du dessin. J’utilise le papier calque pour son aspect translucide et la possibilité de travailler la matière des deux côtés. C’est comme si vous glissiez sur la glace. Dans mon processus de travail, je ne suis pas en train d’illustrer une histoire, j’en invente une : je démarre toujours à vide avec la plume, à l’encre de Chine, comme si je déroulais un fil. A ce moment-là, j’ai le sentiment d’être dans l’abstraction, comme si je construisais au trait, très fin, un labyrinthe. Petit à petit, je découpe, je colle, je détruis, ça se creuse, c’est comme des strates reliées par la mémoire, je me laisse emporter. » Caroline Veith utilise aussi des pastels gras et des pigments acryliques, plus rarement les feutres. « Le rouge représente le “fil rouge” de ce que nous sommes, nos humeurs, nos états d’âme, mais aussi le mouvement, la respiration, la vie, le cœur battant et le sang qui circule dans notre corps tout simplement. Cette couleur se déroule comme un fil de ma pensée immédiate pour relier, construire l’œuvre ; elle peut aussi colorier mes personnages. Vient alors plus ou moins se glisser comme un décor rassurant ou inquiétant le végétal – luxuriant ou abîmé – et sa gamme de verts. Le bleu appartient à la même famille “nature” qui m’entoure : l’extérieur, le ciel, l’eau, élément fluide et à double langage. »

LIBERTÉ DE CRÉATION, LIBERTÉ D’EXPRESSION – Printemps 2015
Les géographies s’entrecroisent comme les idées nouvelles, et dans le mouvement accéléré de cette « mondialisation » des cultures, un vent de liberté continue malgré tout de souffler.
Au cœur de l’hiver 2015, nos veilleurs de nuit ont été assassinés.
Ils symbolisent pour toujours les valeurs d’une démocratie possible, où chacun, dans le respect de l’autre, pense librement.

C’est cette liberté intérieure que je tente d’approcher par mes dessins, mes gravures.
Le Vieux Monde est derrière nous, et par la création, les frontières de l’obscurantisme semblent s’estomper.
C’est peut-être cela, collectivement, par le regard décalé des artistes, qui nous permet au fond de nous-mêmes de croire en un monde meilleur.
Petite utopie dans la grande utopie, est-ce encore possible ?
Caroline VEITH

JUNGLE
Caroline Veith rêve d’un univers aquatique, solaire et harmonieux où la nature s’épanouit, où les algues vertes lumineuses, presque phosphorescentes reprennent leurs droits, où il est bon déambuler librement, tel un retour idyllique aux origines, apaisant et rassurant.

Or une multitude de personnages désarticulés envahissent l’espace. Rouges, démantibulés, schématiques, ils envahissent l’œuvre de façon inquiétante. Qui sont-ils ? Pourquoi troublent-ils ce désir d’osmose avec la nature ? Haletantes, bouche ouverte, dents apparentes, des tribus cannibales surgissent.
Cette foule bruyante, bigarrée trouble l’atmosphère contemplative rêvée par l’artiste. L’agressivité des dents acérées, des gestes offensifs parlent d’une réalité insoutenable. Quel ordre prévaut dans cette jungle inhumaine ?

AUTOMATIC
Caroline VEITH nous transporte au coeur d’un univers « mécanique », peuplé d’êtres affairés, saisis dans l’effervescence d’un monde imprévisible. Dans cette jungle urbaine, chaque être est pris dans une course folle, absurde ou drôle. Pourvu que chacun puisse exister… solitaire ou heurté par les autres, est-ce seulement possible ? Tout flotte sur des plans labyrinthiques où l’artiste tente de dérouler le fil de l’existence, armée de grands calques assemblés. Grand ordre et petit désordre rivalisent. Quelle en sera l’issue ?

PARUTIONS

ARTENSION N°106 « Au secours ! Le dessin revient »
« Les Nouvelles de l’Estampe » N°235. Enrichissement 2010 à la B N F.
« L’immense marqueterie du réel » – Jean-Louis POITEVIN – www.TK-21.com
« Les jungles et autres désordres ordonnés de Caroline Veith » – Catherine CAZALÉ – Tatourag.com
« Caroline Veith (expo) » –Bénédicte Philippe – sortir.telerama.fr/ (janvier 2011).
« Regard Critique » Jean-Louis Poitevin – Critique d’art – Salon de la Jeune Peinture 1995.

VIDÉOS