Mohammad ARIYAEI

Une œuvre dionysiaque, puissamment orchestrée

Mohammad Hossein Ariyaei est né en 1987 à Ispahan, en Iran.

Il grandit auprès de sa grand-mère qui pratique le soufisme et le mysticisme à travers l’écriture de prières, le dialogue avec des mondes parallèles et l’exorcisme. Elle lui raconte de nombreuses histoires qui peupleront son imaginaire et constitueront la source de son inspiration.

En 2013, il commence à peindre sur le conseil d’un illustrateur de livres pour enfants. Autodidacte, il ne s’est plus jamais arrêté de peindre.

« Ici cérémonies barbares ou sauvages de Nouvelle Guinée prennent des airs de carnaval de Rio.

Ici la vitalité éclate et les couleurs dansent la gigue en tonitruant.

Un charivari de masques africains, de dessins d’enfants et de couleurs fluo envahit en débordements volcaniques des fonds minutieusement grillagés.

On dirait qu’au sein d’une classe maternelle de joyeux sorciers à plumes se sont mis à plusieurs pour couvrir la toile ou le papier de figures totémiques parsemées de graffitis les plus inventivement inattendus, dans une frénésie créatrice si bouillonnante que l’anarchie qui menace récupère comme malgré elle un semblant d’équilibre.

Le graphisme exécute une danse enveloppante et virtuose qui passe de l’exercice le plus sagement scolaire au plus exubérant et dionysiaque expressionnisme lyrique.

C’est flamboyant, paroxystique et formidablement joyeux.

Doit-on déceler ici une quelconque influence de l’esprit « art brut », aujourd’hui mondialement répandu ?

Peut-être, mais alors il est indéniable que le tempérament personnel de Mohammad ARIYAEI emporte tout et ne doit plus rien à personne. » Xavier Bureau, novembre 2021

L’exposition « Smiling predictor » présente un ensemble inédit de peintures à l’acrylique sur papier et sur toile de tous formats de ce jeune artiste iranien de 34 ans. Une ôde à l’énergie vitale et à l’appétit de vivre. Un témoignage également de la culture dont il est le dépositaire à travers les femmes de sa lignée ; son arrière, arrière grand-mère faisait partie de cette loge il y a 100 ans en Iran et elle délivra ses connaissances sur le soufisme et le mysticisme à ses filles, de génération en génération jusqu’à aujourd’hui. Il est ainsi le premier homme de la famille à détenir ces connaissances et à les révéler en filigrane au cœur de sa peinture. Il nous permet ainsi de les découvrir à l’occasion de cette exposition.

Les œuvres de Mohammad Ariyaei sont incandescentes. Au coeur d’une figuration décomplexée, humoristique et dégentée, il se situe au carrefour de l’Orient, de l’Afrique et de l’Occident. Il y mêle aussi bien la poésie et la littérature persane, que les êtres humains et les animaux, et convoque en personne les philosophes et poètes persans tel Saadi, Roudaki, Ferdowsi, Khaghani, Hafez et le mystique Shams à la même table, par-delà le temps et l’espace, comme pour réconcilier l’esprit de la création et prendre appui et conseil auprès de ses illustres prédécesseurs.

La surface de l’œuvre est rythmée, saturée de signes et bouillonnant de références croisées entre les cultures et les arts visuels, poétiques, littéraires et musicaux. La composition verticale de certaines œuvres fait penser aux estampes japonaises et notamment au théâtre japonais peuplé de personnages drôles, outrés et tragiques. Mohammad Ariyaei nous livre un art tonitruant, frénétique tant dans le graphisme mêlant texte et image que dans la couleur énergétique, intense, fraîche et lumineuse. En effet, l’émotion naît de la couleur pure, chantante au travers des rouges, des bleus, des jaunes et des oranges appliqués avec liberté et désinvolture. La liberté du geste se perçoit dans les traits souples, déliés et les chevelures folles des personnages. Les écritures arabes s’envolent de toutes parts et participent à la composition graphique d’ensemble. L’œuvre de Mohammad Ariyaei est une partition vivante composée d’une farandole de couleurs exubérantes, de formes et de signes savamment orchestrés. L’œuvre est organiquement vivante, bruyante, comme éclairée de l’intérieur par la couleur.

Cet art extraverti présente un chaos puissamment maîtrisé, au bord de l’explosion, tout comme son créateur, un être à la fois jovial, lucide et grave au regard de l’histoire de son pays. Tel un cri de survie, il dépeint les drames de l’histoire humaine, ses questionnements, ses errances, son absurdité et son impuissance en tant qu’observateur de ses contemporains. Ce constat cinglant est néanmoins teinté de rire et de légèreté pour mieux inviter le spectateur à repenser le monde et porter un regard distancié sur l’amour, le désir, la trahison, la guerre et l’injustice des hommes.

 

Expositions personnelles

2022 : « Smiling predictor »  Galerie Claire Corcia, Paris

2021 : Solo show, Azad art Gallery, Iran

            « Iranian awakening Lodge » Galerie Claire Corcia, Paris

2020 : « Deer and Flame », Galerie Delgosha, Téhéran, Iran

2018 : « I put a spell on you », Galerie Delgosha, Téhéran, Iran

Expositions Collectives

2022 : « Group show », Galerie Gliacrobati, Turin, Italie

             « Group show », Galerie Artibition, Téhéran, Iran

2021 : « Sinnflut/Senseflood », Galerie Goldwerk, Rostock, Allemagne

             « Group show », Advocartsy Gallery, Los Angeles, USA

2019 : « Untamed », Galerie Delgosha, Téhéran, Iran

2018 : « Out Sider artist », Galerie Art Lab, Beyrouth, Liban

2016 : Sixth Annual Outsider art exhibition, Galerie Dastan, Téhéran, Iran

2016 : « Watching and Caring », Galerie XVA, Dubai, Emirats arabes unis

2016 : « Outsider art », Galerie Haan, Chiraz, Iran

2015 : « Wild garden », Galerie Hemmer, Pays-Bas

2015 : Fourth annual Outsider art exibition, Galerie Laleh, Téhéran, Iran

2014 : Third annual Outsider art exibition, Galerie Laleh, Téhéran, Iran

2013 : «Cherry tree diversity in the outskirt », Galerie Laleh, Téhéran, Iran

2012 : « Outsider artists », Galerie Laleh, Téhéran, Iran

VIDÉO

Exposition « Iranian Awakening Lodge » à la Galerie Claire Corcia en 2021

 

Exposition « Smiling predictor » à la Galerie Claire Corcia en 2022